1- Le trait
d'union est remplacé par la soudure
dans tous les composés de contr(e)-
et entr(e)-, pour
lesquels on poursuit l'action commencée par l'Académie en 1835, 1878 et
1935
(ex. : contrappel, entretemps
sur le modèle de contrepoint, entrevue).
[Voir
une sous-liste de mots touchés par la règle A1]
2- Le trait
d'union est remplacé par la soudure
dans tous les composés de extra-, infra-,
intra-, ultra-
(ex. : extrafort
sur le modèle de extraordinaire),
comme les composés de co-, en-, sur-,
supra-, déjà soudés. [Voir
une sous-liste de mots touchés par A2]
N.B. Le
trait d'union est maintenu dans les mots où la soudure engendrerait une
prononciation défectueuse (ex. : extra-utérin).
3- Le trait
d'union est remplacé par la soudure
dans les composés d'éléments savants, en
particulier en -o
(ex. : autoallumage sur le
modèle de radioactif). [Voir
une sous-liste de mots touchés par A3]
N.B. Le
trait d'union est maintenu dans les noms propres et termes
géographiques où il
sert à marquer une relation de coordination entre les deux termes
(ex. : gréco-romain).
N.B. Le
trait d'union est maintenu dans les mots où la soudure engendrerait une
prononciation
défectueuse (ex. : bio-industrie).
4- Le trait
d'union est remplacé par la soudure
dans les composés de formation onomatopéique ou dans des mots d'origine
étrangère
(ex. : bouiboui,
weekend, un apriori sur le modèle de coucou…).
[Voir
une sous-liste de mots A4 de formation onomatopéique] [Voir
une sous-liste de mots A4 d'origine étrangère]
5- Le trait
d'union est remplacé par la soudure
dans certains composés formés à l'origine d'un verbe et d'un nom, ou
d'un verbe
et de -tout, plusieurs composés
avec basse-, mille-, haut(e)-, et
quelques
autres composés
(ex. : croquemonsieur,
mangetout, millepatte, portemonnaie, rondpoint sur le modèle
de faitout, passeport, portefeuille).
[Voir
une sous-liste de mots A5]
N.B. Ces mots étant devenus des
mots simples, ils suivent la règle générale
du singulier et du pluriel (ex. : un millepatte, des millepattes sur le
modèle de un millefeuille, des millefeuilles).
6- Les
numéraux composés sont systématiquement
reliés par des traits d'union
(ex. : vingt-et-un-mille-six-cent-deux,
quatre-centième, un-million-cent).
[Voir
une sous-liste de mots A6]
N.B. On
distingue ainsi quarante-et-un tiers
(41/3) de quarante et un tiers (40
+
1/3), et aussi mille-cent-vingt septièmes
(1120/7) de mille-cent vingt-septièmes (1100/27),
de mille cent-vingt-septièmes (1000/127),
ou encore de mille-cent-vingt-septième
(1127e).
B - Le
pluriel
1- Les noms
composés, avec trait d'union, formés à
l'origine soit d'une forme verbale et d'un nom, soit d'une préposition
et d'un
nom, parce qu’ils
sont perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel
au second élément,
seulement et toujours lorsqu'ils sont au pluriel (ex. : un essuie-main, des essuie-mains; un
cure-ongle, des cure-ongles; un garde-meuble, des garde-meubles
- qu'il s'agisse de personnes ou de choses -; un après-midi, des après-midis). [Voir
une sous-liste de noms composés B1]
N.B. La
règle ne concerne pas les quelques composés dont le second élément
contient un
article (ex. : trompe-l'œil)
ou
commence par une majuscule (ex. : prie-Dieu).
2- Les noms
empruntés à d'autres langues, dont le
latin, suivent la règle générale du singulier et du pluriel des mots
français
(ex. : les boss, les gentlemans, les
matchs, les minimas, les minimums). [Voir
une sous-liste de mots empruntés B2]
Exceptions :
les noms ayant
conservé leur valeur de citation (ex. : des
requiem).
C - Les
accents et le tréma
1- Devant une
syllabe graphique contenant un e
instable (dit « e
muet »), on écrit è et non é.
[Voir
une sous-liste de mots C1]
Ainsi :
– on écrit évènement sur le modèle de avènement,
règlementaire sur le modèle de règlement, etc.;
– les formes
conjuguées des
verbes du type céder, au futur et
au
conditionnel, s'écrivent avec un accent grave (ex. : elle cèderait sur le modèle de elle
lèverait);
– dans les
inversions
interrogatives, la première personne du singulier en e
suivie du pronom personnel je
porte un accent grave (ex. : aimè-je).
Exceptions,
en raison de leur
prononciation normée en syllabe initiale :
– les
préfixes dé- et pré-
(ex. : dégeler,
prévenir);
– les é- initiaux (ex. : échelon,
édredon, élever);
– ainsi que médecin et médecine.
2- L'accent
circonflexe disparait sur les lettres i
et u
(ex. : nous entrainons, il parait,
flute, traitre). [Voir
une sous-liste de mots C2]
Exceptions :
l’accent
circonflexe est maintenu, pour sa fonction analogique ou distinctive,
uniquement dans les cas suivants :
- dans les
terminaisons verbales
du passé simple (ex. : nous vîmes,
vous lûtes) et du subjonctif (ex. : qu'il
partît, qu'il eût voulu);
- dans jeûne(s), dans les masculins singuliers dû, mûr et sûr, et dans les formes de croitre qui, sinon, seraient homographes
de celles de croire (ex. :
croîs, croît, crûs, crût, crû).
3- Le tréma
est déplacé sur la lettre u qui
correspond à un son dans les suites
-güe- et -güi-
(ex. : aigüe,
ambigüe, ambigüité). [Voir
une sous-liste de mots C3]
N.B. Afin de
corriger des prononciations jugées défectueuses, le tréma est ajouté
dans
quelques mots (ex. : argüer,
gageüre, rongeüre).
4- Pour
l'accentuation (comme
pour le pluriel et la soudure), les
mots empruntés suivent la règle des mots français
(ex. : homéo-, un imprésario).
[Voir
une sous-liste de mots empruntés C4]
D -
Simplification des consonnes
doubles
1- Les formes
conjuguées des verbes en -eler ou -eter s'écrivent avec un accent grave et
une consonne simple devant
une syllabe contenant un e instable
(dit « e muet »).
Les
dérivés en -ment de ces verbes
suivent la même règle
(ex. : il
détèle sur le modèle de il pèle, il
étiquètera sur le modèle de il
achètera; nivèlement, renouvèlement). [Voir
une sous-liste de mots D1]
Exceptions :
appeler, jeter et leurs composés (y
compris interpeler), bien implantés
dans l'usage.
2- Une
consonne qui suit un e instable
(dit « e muet »)
est simple :
on écrit lunette/lunetier,
dentelle/dentelier, dentelière, prunelle/prunelier, sur le
modèle des
séries noisette/noisetier,
chamelle/chamelier. De même : interpeler,
nous interpelons, etc. [Voir
une sous-liste de mots D2]
3- Les mots
anciennement en -olle et les verbes
anciennement en -otter s'écrivent
avec une consonne simple, de même que leurs
dérivés
(ex. : girole,
frisoter, frisotis). [Voir
une sous-liste de mots D3 en -ole] [Voir
une sous-liste de mots D3 en -oter]
Exceptions :
- les
monosyllabes colle, folle, molle,
bien implantés dans
l'usage;
- les mots de
la même famille
qu'un nom en -otte (ex. : botte/botter, flotte/flotter, flottement).
E -
L'accord d'un participe
passé
Le participe
passé de laisser suivi d'un
infinitif est invariable
(ex. : les enfants que nous avons
laissé partir sur le modèle de les
enfants que nous avons fait partir, elle s'est laissé mourir
sur le modèle
de elle s'est fait mourir).
F -
Anomalies
1- Quelques
familles sont réaccordées
(ex. : bonhommie comme bonhomme, charriot comme charrue,
chaussetrappe comme trappe,
combattivité comme battre, déciller
comme cil, imbécilité comme imbécile, innommé comme nommé,
persiffler comme siffler, prudhommie
comme homme, ventail
comme vent). [Voir
une sous-liste de mots F1]
2- Quelques
anomalies sont supprimées
(ex. : les participes passés absout
et dissout, assoir, douçâtre, exéma comme
examen, levreau comme agneau,
nénufar, ognon comme pognon, relai
comme balai, saccarine, tocade). [Voir
une sous-liste de mots F2]
3- Un accent
est ajouté dans quelques mots, où il
avait été omis ou dont la prononciation a changé
(ex. : asséner). [Voir
une sous-liste de mots F3]
4- La finale -illier
est remplacée par la finale -iller lorsque le i
qui suit les deux l ne
s'entend pas
(ex. : quincailler,
serpillère). [Voir
une sous-liste de mots F4]
N.B. On
conserve toutefois le suffixe -illier
dans les noms d'arbres et de végétaux (ex. : groseillier).
G -
Recommandations générales
G1 à G20- D’une
manière générale, il est recommandé aux auteurs
de dictionnaires et aux créateurs de mots de privilégier la graphie la
plus
simple lorsque plusieurs formes sont en usage : la graphie
sans accent
circonflexe (ex. : allo),
la
forme en n simple, le pluriel
régulier, etc. [Voir
ici le détail des sous-règles et les sous-listes de mots correspondantes en cliquant sur le premier bouton rouge DÉTAIL+]
G21 et G22- D’une
manière générale, il est recommandé aux auteurs
de dictionnaires et aux créateurs de mots de franciser, dans la mesure
du
possible, les mots empruntés, en les adaptant au système graphique du
français
(ex. : débatteur, musli),
et de
donner la préférence, lorsque plusieurs formes existent, à celle qui
est la
plus proche du français (ex. : paélia,
taliatelle). [Voir
une sous-liste de mots G21 dont la finale est francisée en -eur] [Voir
une sous-liste de mots G22 dont l'orthographe est francisée]
G23 et G24- D’une
manière générale, il est recommandé aux auteurs
de dictionnaires et aux créateurs de mots de préférer, pour l’écriture
de mots
nouveaux dérivés de noms en -an, le n simple, et, pour les dérivés de noms
en -on, le n
simple devant i, o, a
(ex. : -onologie, -onaire,
-onalisme, -onite [ex. : réunionite]).
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