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Le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) peut être considéré avec fierté
comme le premier organisme de l'Administration publique du Québec* à avoir
appliqué intégralement dans ses
documents l'orthographe modernisée. Il importe de noter que, au BNQ, on
préfère parler de modernisation de l'orthographe et d'orthographe modernisée
plutôt que de nouvelle
orthographe, d'orthographe
moderne, d'orthographe rectifiée, de rectification de l'orthographe,
d'orthographe renouvelée ou de réforme de l'orthographe.
Déjà,
au début des années 90, après une conférence de la renommée linguiste Nina
Catach à l'Université Laval de Québec à laquelle avait assisté M. Joceleyn Lavoie,
correcteur-réviseur du BNQ, le BNQ s'était « aventuré », avec
l'accord de son directeur d'alors, M. Philippe Fontaine, dans cette nouvelle
voie encore assez vierge et peu balisée. L'expérience n'aura duré
malheureusement que quelques semaines et a pris fin un certain mois d'aout,
lorsque le BNQ a été inondé de commentaires et d'observations portant sur la
faute inadmissible de la part d'un organisme d'État que représentait
justement cette graphie « aout », soulagée de son petit accent!
Force a été, pour le BNQ, de reconnaitre que le moment n'était pas encore
venu pour poursuivre dans cette voie qui lui était pourtant naturelle (la
normalisation nageant constamment dans le changement et l'évolution). Faute
de diffusion en cours ou prévue des graphies modernisées et en l'absence de
« mouvements » de soutien bien structurés dans la francophonie et
au Québec à cette époque, les obstacles étaient trop nombreux et la gestion
des explications à fournir aurait été par trop accaparante. Le milieu n'était
pas prêt, c'était évident. Ce n'est qu'au printemps 2005 (après que Joceleyn Lavoie a pris
connaissance de l'existence du GQMNF, auquel il a adhéré à titre personnel)
que le BNQ, particulièrement sa direction, a manifesté une sympathie
certaine, un intérêt suffisant et une belle ouverture envers cette
modernisation de l'orthographe qui avait fait du chemin et des conquêtes
depuis les années 90.
Depuis
mai 2005, la majorité des documents
normatifs** ont été publiés selon l'orthographe modernisée et un grand
nombre d'entre eux porte le logo d'un beau vert attractif conçu spécialement
pour le BNQ et dument entériné par les responsables du RENOUVO et du GQMNF.
Le site Web du BNQ [www.bnq.qc.ca]
affiche également fièrement ce logo. D'ailleurs, les documents annexes
(notamment procès-verbaux, études de faisabilité, plans de travail, mémoires)
sont majoritairement rédigés en orthographe modernisée, alors que les
documents administratifs et de correspondance le sont de façon variable.
L'utilisation
de l'orthographe modernisée n'est pas imposée comme telle à l'ensemble du
personnel des trois groupes au sein du BNQ (Groupe de normalisation, Groupe
de certification [de produits, de services et de processus] et Groupe de certification de systèmes), le libre choix
étant laissé à discrétion à chaque personne. Néanmoins, force est de
constater qu'il y a un certain effet d'entrainement, de sorte que les
graphies les plus récurrentes, surtout celles présentes dans les articles
répétitifs (textes d'utilisation obligatoire dans la rédaction des documents
normatifs), finissent lentement mais surement par être utilisées assez
systématiquement.
Les
personnes au sein du BNQ qui coordonnent les travaux des comités
d'élaboration des documents normatifs ont reçu et reçoivent de temps en temps
des observations ou des questions —
le plus souvent de l'ordre de l'étonnement ou de l'information — sur ces graphies
« modifiées », mais cela a posé jusqu'ici peu de problèmes. Les
explications ont été fournies pour répondre à ces demandes et elles semblent
généralement bien accueillies.
À
l'occasion du Grand gala des Mérites du français, le 21 mars 2007 à Montréal,
le BNQ a été extrêmement heureux de se voir attribuer le Prix du mérite du français 2007
(catégorie « Français, langue de travail dans l'Administration »).
Dans son bref discours de remerciement, M. Jean Rousseau, chef du Groupe de
normalisation et du Groupe de certification, a qualifié l'adhésion du BNQ à
la modernisation de l'orthographe d'un des bons coups récents du BNQ en matière de
promotion du français.
Le BNQ
peut sans conteste être considéré à juste titre comme un précurseur et un
chef de file dans cette « aventure » captivante et enrichissante
qu'est la modernisation de l'orthographe. De ce point de vue, son apport à la
mise à niveau (sensée, logique et nécessaire) de la langue française est loin
d'être négligeable. Le BNQ est assurément un exemple digne de mention.
Voyez
une liste
de documents normatifs écrits en orthographe modernisée
et publiés par le BNQ.
Texte autorisé de diffusion par la direction du BNQ.
____________________________
* Il est
vraisemblable de penser sans risque d'errer qu'il s'agit aussi du premier
organisme d'une Administration publique au Canada.
** Un
document normatif est un document qui donne des règles, des lignes
directrices ou des caractéristiques pour des activités ou leurs résultats.
Les normes, les protocoles de certification, les prénormes, les devis, les
codes, les spécifications, les guides, les fascicules de documentation et les
cahiers des charges comptent parmi les documents normatifs les plus connus.
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